« Plus grande et plus petite que vous pourriez penser », est la réponse qui semble apparaitre encore et encore. Malheureusement, toutes les statistiques internationales vantant la dernière élection fédérale canadienne comme étant « l’élection des réseaux sociaux », ne peuvent être comparées avec la réalité de la campagne. Pour n’importe quel initié des médias, il était clair qu’il s’agissait d’une élection où l’électorat voulait un changement à tout prix. Pourtant, bien que ce fut effectivement le cas, les réseaux sociaux y ont-ils contribué ? Sans aucun doute.
Ce qui a précédé
Cependant, les réseaux sociaux ne sont pas la seule part de ce volet étonnamment complexe. Le premier facteur est que les partis politiques du pays comptent davantage sur le big data. Le big data désigne le logiciel de mesure d’implication des électeurs qui a été créé par les conservateurs de Harper dans les années 2000. C’est ce système qui a permis au parti de recueillir des informations sur les électeurs dans les circonscriptions-clés et d’aider le parti à microcibler à son avantage et, finalement, de demeurer 10 ans au sein du gouvernement.
Pourtant, les données elles-mêmes ne peuvent plus avoir ce type d’effet puisque maintenant, tous les partis font du microciblage afin d’acheter des votes, et ce n’est plus aussi efficace. Les électeurs oublient ce qui est promis et se tournent vers les amis, la famille, des organismes de presse et les réseaux sociaux pour réaffirmer leur comportement de vote avant d’aller au scrutin.
Pourtant, au cours de ces dernières élections, les Canadiens ont débattu sur les réseaux sociaux plus que pour n’importe quelle autre élection de l’histoire. Cela a-t-il fait basculer le résultat des élections ? Probablement pas, mais, une fois de plus, il s’agit sans doute d’une question de cycles électoraux. Le véritable test se produira lors des futures élections lorsque les partis comprendront le degré d’efficacité de l’utilisation des réseaux sociaux pour le Parti libéral dans le cadre de cette élection. Depuis peu, de nouvelles plateformes de données provenant de la campagne américaine qui ont permis à Obama de gagner sont utilisées ici au Canada et permettent apparemment un bien meilleur suivi de l’information sur les intentions de vote des électeurs en prenant en compte toutes les sources disponibles, y compris les réseaux sociaux.
Le succès du Parti libéral sur les réseaux sociaux
Il y a des leçons à retenir de cette campagne qui a prouvé l’influence des réseaux sociaux sur les élections. Ceux-ci permettent une participation plus directe des électeurs. Le Parti libéral et Justin Trudeau semblaient s’accaparer le marché en utilisant efficacement les médias sociaux au cours de cette campagne. Avec une répercussion globale plus de deux fois supérieure à celle de leurs rivaux, cet outil a certainement eu des retombées positives quant à leur succès.
Ils ont utilisé les réseaux sociaux pour faire débattre leur base électorale mieux que les deux autres partis réunis, et ce, grâce à l’utilisation des publications Facebook qui ont été débattues à l’aide des boutons « Partager » et « J’aime » et d’un nombre d’abonnés croissant sur Twitter, avec un réel engagement dans les deux sens. Qu’en est-il de tout ceci ? Cela a peut-être conféré une image « réelle » aux électeurs de Justin Trudeau, ce qui a contrebalancé la campagne de publicité négative des conservateurs qui affirmaient à son sujet : « Il n’est tout simplement pas prêt. » En lisant le contenu des publications des réseaux sociaux, il est difficile de ne pas constater à quel point ceux-ci peuvent être efficaces.
Finalement, bien que les réseaux sociaux constituent une portion de l’électorat moins importante que l’on pourrait imaginer dans le monde ultraconnecté d’aujourd’hui, ils ont certainement une incidence positive, comme le démontrent les campagnes d’Obama et de Trudeau.